Des sites recouvrant les différents périodes historiques égyptiennes (1)

Jeudi 20 Août 2020-00:00:00
' Père Gérard Viaud

 

Le général Horemheb, Akhnaton et son épouse Nefertiti, trois noms qui sont rattachés à Minia et à sa province. Chaque région d'Egypte possède des richesses archéologiques. La province de Minia possède des monuments et des sites recouvrant les différents périodes de l'histoire égyptienne. 

La ville de Minia, à 245 kilomètres au sud du Caire, est la principale ville de la Moyenne-Egypte. Elle fut construite entre le Nil et le canal d’Ibrahimieh. Cette ville est le point de départ pour les visites de Béni Hassan, Achmounein, Touna El-Gabal, Tihna El-Gabal, El-Cheikh Ebada, Deir Gabal El-Teir, Bahnassa, Tell El-Amarna, etc... Tous ces sites montrent l’importance archéologique de cette région aux différentes époques : pharaonique, gréco-romaine, copte et islamique. 

Minia est une ancienne cité pharaonique connue anciennement sous le nom de Mounât Khoufou (la nourrice du roi Chéops). Les Grecs appelèrent cette ville Gnopolis. A l’époque copte cette ville était appelée Tmooné, Tmôné ou Mooné d’où est venu le nom arabe de Minieh ou Minia. 

C’est dans le gouvernorat de Minia que naquit le général Horemheb près de Cheikh Fadl dans le district de Béni Mazar. Ce général, en s’emparant du pouvoir en Egypte en 1340 avant Jésus-Christ, empêcha l’effondrement de l’Empire égyptien. 

La reine Nefertiti, l’épouse du pharaon Akhnaton, est omniprésente dans la ville de Minia en tant que protectrice. 

Dans les environs de Minia se trouvaient les carrières de l’antique Alabastron qui donnèrent leur nom à l’albâtre. 

Selon Léon l’Africain, la ville arabe de Minia fut construite par Ibn Khasib, un gouverneur établi en Moyenne-Egypte par les califes de Bagdad. 

Depuis le IVème siècle, Minia fut le siège d’un évêché. Le nom d’amba Youssab de Minia se trouve dans la liste des évêques ayant participé à la coction du saint chrême en 1330. 

Le moine dominicain Vansleb (1672) et le Jésuite Sicard (1714) parlent tous les deux de l’évêché de Minia. 

Minia est actuellement le siège d’un archevêché pour les Coptes catholiques et orthodoxes. 

Non loin de Mellaoui, en Moyenne-Egypte, se trouve le site d’Achmounein, l’ancienne cité grecque d’Hermopolis Magna qui occupa l’emplacement d’une très ancienne ville qui, selon certains textes, aurait été le lieu originel où le monde fut créé. La grande plaine d’Achmounein se fait appeler « plaine des tamaris », car tout autour du site étaient plantés des tamaris qui poussaient dans de grandes cuves circulaires de brique remplies de terre. 

 

Les sites du temple et de l’ancienne agora grecque restent toujours imposants à Achmounein avec les très hautes colonnes de granit rouge surmontées de chapiteaux. 

Il existait encore à Achmounein une église où se trouvait une colonne de marbre portant l’empreinte de la main de Jésus. En dehors de cette église se trouvait un arbre portant des fruits rouges, le mokheit syrien. Cet arbre s’inclina devant Jésus et sa mère afin de leur permettre de cueillir ses fruits.  

Non loin, se trouve le site de Touna El-Gabal avec, entre autres, le tombeau de Pétosiris datant de 300 avant Jésus-Christ. 

L'empereur romain Hadrien (76-138 après Jésus-Christ) a laissé un souvenir en Egypte avec Antinoë. 

Antinous, d'où le nom de Antinoë, était un jeune Grec d'une grande beauté et favori d'Hadrien. Il se noya dans le Nil en 122. L'empereur l’éleva au rang des dieux et fonda à sa mémoire la ville d'Antinopolis (Antinoë), aujourd'hui cheikh Abadeh, en Moyenne-Egypte.  

Il existe de nombreux sites archéologiques et anciens dans la province de Minia en Moyenne-Egypte 

Deir El-Garnous est un village situé sur la rive occidentale du Nil entre les villes de Maghagha et de Béni Mazar dans la province de Minia. 

Une église avait été construite au IVème siècle en souvenir du passage de la Sainte Famille. Des colonnes anciennes et des chapiteaux de cette première église, et qui n‘ont pas été utilisés lors de la construction de l’église actuelle en 1870, sont encore visibles. 

A Achnin El-Nassara, non loin de Deir El-Garnous, se trouvait un petit monastère dédié à la Vierge tandis que celui de Deir El-Garnous portait le nom de Jésus (Deir Isous) encore appelé Arganous. Jadis, selon les récits de l’historien cairote El-Maqrizi (1364-1442), le puits de l’église de Deir El-Garnous était obstrué la veille du 15 du mois de Bachens (23 mai). Ce puits était appelé « le puits de Jésus ». 

A la sixième heure du jour, le 15 bachens, c’est-à-dire vers midi, le couvercle du puits était enlevé et l’eau montait et descendait à l’intérieur du puits. La hauteur de la prochaine crue du Nil était calculée d’après la plus importante remontée de l’eau dans le puits. 

Le Deir Gabal El-Teir (la montagne des oiseaux), situé au sud de Samallout sur la rive orientale du Nil, conserve le souvenir du passage de la Sainte Famille où Jésus laissa l’empreinte de sa main quand il mit en fuite les oiseaux.  

En 328, l’impératrice Hélène, mère de l’empereur Constantin, fit édifier une église sur cette montagne en souvenir du passage de la Sainte Famille. Pour cela, elle fit utiliser une grotte, peut-être un ancien tombeau pharaonique, qui fit de cette église un édifice en partie creusé dans le roc. Un monastère fut créé près de cette église. 

Jadis, l’accès de la montagne se faisait grâce à une corde fixée à une poulie ce qui donna le nom de Deir El-Boukara (monastère de la poulie) à ce lieu. Par la suite, les moines aménagèrent un escalier pour accéder au sommet de la montagne.  

L’arbre du petit village de El-Abed se trouve pratiquement au pied de Deir Gabal El-Teir et non loin du site archéologique pharaonique de Tihna El-Gabal avec ses tombeaux creusés dans le roc de la montagne.  

A l’orée d’un tout petit village nommé El-Abed se trouve l’arbre sur la gauche de la route. Un tronc de cet arbre gît sur le sol et des ramifications ont surgi tout autour. Cet arbre, un saule, appelé « El-Abed », ce qui signifie l’adorateur, s’inclina devant Jésus lors du passage de la Saint Famille dans ce lieu. Elle venait de Gabal El-Teir (la montagne des oiseaux).. Toutes les branches de cet arbre se baissèrent, rampèrent sur le sol, puis se relevèrent recouvertes de feuilles vertes. Depuis, cet arbre est appelé « El-Abed » pour rappeler qu’il avait été l’adorateur du Christ. L’emplacement de cet arbre se trouve à une quinzaine de kilomètres du pont de Minia sur la rive orientale du Nil entre la montagne et le fleuve. A cet endroit la zone verte cultivée est très étroite.  

Pour se rendre à El-Abed en venant de Minia, il faut traverser le fleuve par le pont, une construction très réussie. 

A la sortie du pont, il existe un carrefour pratiquement au pied de la montagne. Une route sur la droite conduit à une nouvelle zone industrielle. La route de gauche va en direction de Deir Gabal El-Teir en longeant les montagnes sur la droite. Le paysage est très beau avec les palmiers se détachant sur les montagnes grisâtres. Le site de l’arbre d’El-Abed se trouve entre Gabal El-Teir d’El-Qibli (du sud) et de Gabal El-Teir El-Bahri (du nord).